Oser prendre sa parole, en public

Sentir que ça va être le moment, le coeur se met à battre, les mains deviennent moites, le corps se crispe, la gorge se serre. Peut-être avez-vous déjà ressenti cela avant de prendre la parole en public, et les sensations sont d'autant plus fortes si le sujet ou la situation revêt un enjeu personnel particulier. Parfois, il peut même arriver qu'il soit tout-à-fait impossible de venir s'exprimer, alors que le sujet est maîtrisé, et que l'assistance n'est pas forcément hostile envers l'orateur.

C'est ce qui est arrivé à l'une des personnes que j'ai été amenée à accompagner. Dans le cadre de ses études, ce jeune de vingt que nous appellerons Victor, doit régulièrement préparer un exposé et venir le présenter devant l'ensemble des ses camarades de promotion réunis en amphithéâtre.

Bien que d'un naturel réservé et plutôt timide, Victor réussit d'habitude à prendre sur lui, à se raisonner, et réalise sa prestation orale avec un stress relatif et plutôt maîtrisé. Cette fois-ci, sans qu'il comprenne pourquoi, il se retrouve à quelques jours de l'examen oral de présentation avec un stress inhabituel, et une angoisse croissante qui va devenir paralysante. Si bien que, le jour de la présentation, il fait demi-tour devant la porte de l'amphithéâtre, et termine malade à l'infirmerie.

s'en suivent des sentiments mélangés de honte et d'impuissance, avec l'impression tenace qu'il n'y arrivera plus désormais.

Victor fait appel à moi dans ces conditions, m'indiquant qu'il a besoin de retrouver la force de parler en public, car bientôt il aura une autre intervention à faire, et que c'est important pour valider son année d'études. L'enjeu pour Victor est bien présent, et la pression réelle.

Il se demande s'il est malade, et remet en question beaucoup de choses dans sa vie du fait de cet échec. Bien que très affecté par la situation, il l'accepte et prend conscience que sa réussite prochaine à prendre la parole en public dépend de lui.

Plutôt perdu, il ne voit alors pas d'issue. Il souhaite seulement aller mieux après notre séance, et ne veut pas que d'autres difficultés émergent en cours de route, au travers de notre discussion.

Le temps pressait pour Victor, et nous n'avons pu consacrer que deux séances de coaching pour travailler sur son objectif de prise en parole. 

Au terme de ces deux séances, Victor avait retrouvé le sourire, que je lui voyais arborer spontanément pour la première fois. L'ancrage d'une ressource forte pour lui avait été salutaire, et il avait pris conscience de la nécessité d'aller plus vers les autres, sans chercher à cacher ses émotions. La pudeur était trop présente, des barrières internes que nous n'avons pas exploré se levaient concrètement devant lui.

Reconnaître ses émotions, les accepter et les laisser vivre leur vie d'émotions a été une réelle découverte pour Victor. Apprendre une routine simple visant à s'en faire des alliées plutôt que de les laisser étrangères à soi, polluer l'instant présent, a été, je l'espère, le début d'un chemin d'évolution pour Victor.

Victor est ensuite reparti vers le lieu de ses études, et m'a simplement contacté pour me dire que son problème, pas encore complètement résolu, s'était au moins estompé, et qu'il avait pu cette fois franchir la porte de l'amphithéâtre et prendre la parole devant l'assistance, même si tout ne s'était pas passé de la meilleure façon qui soit. Rassuré, il avait conscience de ses ressources et repris un peu confiance en lui, bien qu'au tout début de son travail sur lui-même. A ce stade, je ne sais pas si je

le reverrai un jour, et s'il sollicitera mon accompagnement une nouvelle fois.

Il a fallu ce petit coup de pouce, deux séances et le recours à quelques protocoles de PNL pour que Victor reprenne pied sur un chemin positif, et ose affronter sa peur.

Le recours à l'accompagnement d'un coach a été important pour Victor  à ce moment précis, pour traverser une crise aiguë. A n'en pas douter, un accompagnement plus long aurait également été bénéfique à moyen terme, car Victor n'avait certainement pas fait le tour de la question. Peut-être même que dans son cas, une autre séance aurait pu révéler un besoin d'accompagnement thérapeutique plus approfondi auprès d'un autre type de professionnel, ce à quoi Victor n'était pas du tout prêt.

Recourir à un coach est donc une aide précieuse pour ce type de difficultés, même si le coach n'est pas toujours lui-même exempt de difficultés, ce qui est mon cas, je connais moi aussi le stress de la prise de parole, comme tout le monde. 

Pratiquer la prise de parole dans un cadre bienveillant et sans enjeu majeur peut être une approche sympathique pour accroître sa confiance en soi. Il existe des lieux pour expérimenter, apprendre de façon ludique et pourtant structurée, en toute bienveillance, avec l'humilité des plus forts, et le plus grand respect pour les plus impressionnés. Je veux citer ici les club des Toastmasters International (je vous renvoie ici vers le club des orateurs de Thionville), que vous retrouverez dans quasi toutes les grandes villes de France et à l'étranger. C'est une organisation qui fait ses preuves tous les jours pour accompagner la prise de parole en public, dans un état d'esprit fort sympathique.

Voilà de quoi ne pas rester coi devant votre difficulté et réussir à clouer le bec à votre peur de parler en public !